Fils de Joseph Granier, ouvrier agricole originaire de Castries et
de Marguerite Itier, Adrien prit d’abord le nom de sa mère,
son père, soldat à Annecy, étant alors absent
de la commune. Au retour de ce dernier, il fut reconnu par son père
et adopta son nom, le 31 décembre. Adrien Granier arrêta
l’école à 16 ans pour travailler avec son père.
Malgré son entrée dans la vie active, Adrien Granier
continua à suivre des cours par correspondance pour entrer
aux chemins de fer. Après son service militaire qu’il
fit comme quartier-maître, il partit à Paris mais, suite
à un accident avec une motrice, il revint à Vendargues.
Travaillant avec son père et ses oncles, il exploita ses vignes
et travailla au forfait dans les propriétés voisines.
Il fut aussi carrier, taillant des pierres lorsque les travaux de
la vigne le lui permettait. Il fut un des fondateurs de la cave coopérative
de Vendargues. Après-guerre, il se lança aussi dans
l’arboriculture. Engagé à gauche comme sa famille,
athée, il figura en 1935 sur la liste d’unité
ouvrière en tant que socialiste indépendant lors des
élections municipales à Vendargues. Il semble que ce
soit durant cette période qu’il adhéra à
la SFIO. Il fut par ailleurs juge de paix suppléant.
C’est à la Libération qu’il devint un homme
politique de premier plan du canton. Membre du comité de Libération
de Vendargues, il fut le candidat de la SFIO au 2e tour des cantonales
de 1945. Le parti, après avoir désigné au 1er
tour Maurice Galabrun, décida de retirer ce dernier pour mettre
en selle un candidat plus modéré. Cette stratégie
permit aux socialistes de ravir un canton détenu par les radicaux.
Élu conseiller général et conseiller municipal
de Vendargues, il fut adjoint de la municipalité dirigée
par le radical Olivier jusqu’en 1953. En 1949, ce dernier, toujours
maire de la commune, refusa de se présenter contre lui aux
cantonales, A. Granier fut élu au 2e tour contre le duc de
Castries, candidat de la droite modérée. « Populaire
dans le canton » selon le préfet, Adrien Granier intégra
dès le début des années 1950 la commission administrative
fédérale. De 1950 à 1954, il fut par ailleurs
vice-président de l’office départemental HLM.
Il fut réélu au premier tour lors des élections
cantonales de 1955, 1961 et 1967. Au conseil général,
il intégra en 1951 la commission départementale, devint
secrétaire en 1961 puis vice–président en 1963.
L’année de son décès, il fut élu
président de la commission départementale.
Mutualiste, engagé principalement sur son canton, Adrien Granier
eut aussi des ambitions parlementaires. En 1955, son nom fut évoqué
pour une éventuelle candidature à l’investiture
aux élections sénatoriales. En 1958, il sollicita, sans
succès, l’investiture pour les élections législatives
face à Jean Léon, l’ancien député.
SOURCES
: Arch. Départ. Hérault, 3 M 2530, 31 W 72,76, 85 et
108, 356 W 15, 524 W 54, 542 W 151, 1000 W 45, 1068 W 108, 1506 W
234. — État-civil. — Midi Libre du 3 août
1972. — Combat socialiste du 6 octobre 1972. — Entretien
René Granier.
Olivier
DEDIEU