GRANIER Adrien.
Né le 6 décembre 1899 à Vendargues (Hérault), mort à Vendargues le 3 août 1972 ;
ouvrier agricole, petit viticulteur ; conseiller général de Castries (Hérault).


Fils de Joseph Granier, ouvrier agricole originaire de Castries et de Marguerite Itier, Adrien prit d’abord le nom de sa mère, son père, soldat à Annecy, étant alors absent de la commune. Au retour de ce dernier, il fut reconnu par son père et adopta son nom, le 31 décembre. Adrien Granier arrêta l’école à 16 ans pour travailler avec son père. Malgré son entrée dans la vie active, Adrien Granier continua à suivre des cours par correspondance pour entrer aux chemins de fer. Après son service militaire qu’il fit comme quartier-maître, il partit à Paris mais, suite à un accident avec une motrice, il revint à Vendargues. Travaillant avec son père et ses oncles, il exploita ses vignes et travailla au forfait dans les propriétés voisines. Il fut aussi carrier, taillant des pierres lorsque les travaux de la vigne le lui permettait. Il fut un des fondateurs de la cave coopérative de Vendargues. Après-guerre, il se lança aussi dans l’arboriculture. Engagé à gauche comme sa famille, athée, il figura en 1935 sur la liste d’unité ouvrière en tant que socialiste indépendant lors des élections municipales à Vendargues. Il semble que ce soit durant cette période qu’il adhéra à la SFIO. Il fut par ailleurs juge de paix suppléant.
C’est à la Libération qu’il devint un homme politique de premier plan du canton. Membre du comité de Libération de Vendargues, il fut le candidat de la SFIO au 2e tour des cantonales de 1945. Le parti, après avoir désigné au 1er tour Maurice Galabrun, décida de retirer ce dernier pour mettre en selle un candidat plus modéré. Cette stratégie permit aux socialistes de ravir un canton détenu par les radicaux. Élu conseiller général et conseiller municipal de Vendargues, il fut adjoint de la municipalité dirigée par le radical Olivier jusqu’en 1953. En 1949, ce dernier, toujours maire de la commune, refusa de se présenter contre lui aux cantonales, A. Granier fut élu au 2e tour contre le duc de Castries, candidat de la droite modérée. « Populaire dans le canton » selon le préfet, Adrien Granier intégra dès le début des années 1950 la commission administrative fédérale. De 1950 à 1954, il fut par ailleurs vice-président de l’office départemental HLM. Il fut réélu au premier tour lors des élections cantonales de 1955, 1961 et 1967. Au conseil général, il intégra en 1951 la commission départementale, devint secrétaire en 1961 puis vice–président en 1963. L’année de son décès, il fut élu président de la commission départementale.
Mutualiste, engagé principalement sur son canton, Adrien Granier eut aussi des ambitions parlementaires. En 1955, son nom fut évoqué pour une éventuelle candidature à l’investiture aux élections sénatoriales. En 1958, il sollicita, sans succès, l’investiture pour les élections législatives face à Jean Léon, l’ancien député.

SOURCES : Arch. Départ. Hérault, 3 M 2530, 31 W 72,76, 85 et 108, 356 W 15, 524 W 54, 542 W 151, 1000 W 45, 1068 W 108, 1506 W 234. — État-civil. — Midi Libre du 3 août 1972. — Combat socialiste du 6 octobre 1972. — Entretien René Granier.

Olivier DEDIEU